Quelles cultures associées et rotations ?

Comment penser votre potager en termes de cultures associées (compagnonnage végétal) et de rotations ? À vrai dire si vous êtes complètement débutant.e, j’aurais tendance à vous dire de ne pas vous embêter avec tout ça. L’objectif est déjà de vous rendre compte à quoi ressemblent les plantes quand elles grandissent, la place qu’elles prennent, à quel moment les semer, les planter… Et donc dans un 1ère temps, peut-être, faire de simples parcelles de légumes, sans trop vous casser la tête avec le sujet des cultures associées et rotations. Et pour ceux qui veulent s’y mettre tout de même, je vous partage ce que j’ai retenu du sujet ci-dessous!

Démarrer son potager sans travail du sol
Préparer son sol ou terrain en permaculture

Pourquoi ?

Voici les principaux avantages à se lancer dans l’aventure :

  • Éloigner des parasites, associations odorantes / auxiliaires : effet protecteur ou répulsif de certaines plantes par leurs présences, ou bien après avoir préparé un purin.
  • Limiter les ravages d’un parasite, associations variétales : quand un parasite se développe (insecte/maladie), il a tendance ensuite à se multiplier et piller toute la planche de culture… sauf si vous avez fait barrière grâce à des variétés différentes, il aura alors plus de mal à se répandre (immunité collective).
  • Profiter de l’azote, associations fertilisantes : les légumineuses libèrent de l’azote dans le sol lorsque leurs racines se décomposent, intéressant pour des voisins gourmands!
  • Profiter de l’entre-aide, associations symbiotiques : selon l’allélopathie, des substances sont sécrétées par certaines plantes et peuvent avoir un effet bénéfique ou néfaste sur le voisinage.
  • Optimiser dans l’espace, associations physiques : en profondeur, horizontalement et verticalement, par exemples les plantes les plus hautes au nord et au sud de celles-ci des plantes qui apprécient l’ombre.
  • Optimiser dans le temps : pour que le sol reste toujours couvert et vivant.

Rotations des cultures

Enchaîner sur les parcelles ces 4 différentes bandes de cultures-types :

  1. Pommes de terre : idéal comme 1ère culture dans un sol nouvellement défriché, culture nettoyante (adventices) et décompactante, par contre elle est assez gourmande donc ajouter de la tonte de pelouse / compost / urine diluée pour booster sa production ?
  2. Légumineuses (fèves, haricots, petits pois…) : leur culture enrichit le sol car ils sont capables de capturer l’azote de l’air pour le transformer en nitrate et ammonium. Attention à bien laisser leurs racines en terre après la récolte !
  3. Légumes feuilles / fruits (choux, tomates, courgettes, courges…) : très gourmands en nitrates et ammonium, ce sera un régal pour eux de passer juste après les légumineuses.
  4. Légumes racines (carottes, panais, navets, betteraves…) : moins gourmands en azote, nous les faisons passer en dernier.

Quelques principes à garder en tête :

  • Après récolte d’un légume, laissez ses racines en terre et fauchez le restant de la plante à laisser sur le sol pour décomposition à froid.
  • Éviter de re-semer/planter le même légume (ou même famille) au même endroit durant 3 à 5 ans.
  • Ne pas laisser la terre nue: on y cultive des légumes, on paille ou on met des engrais verts.
  • Ne pas bêcher, ne pas retourner la terre, simplement ameublir en surface.
  • Laitues, radis, épinards : je les appelle légumes “joker”, à mettre quasiment où voulez, là où il y a un trou !

Réfléchissez aussi à comment étaler et enchaîner les productions dans le temps. Certaines cultures à cycle court sont ainsi intéressantes à échelonner (nouvelles semis tous les 15 jours par exemple) pour récolter au fur et à mesure de l’été/automne, et pas seulement une seule fois en grosse quantité (sauf si on souhaite faire des conserves). C’est le cas : des haricots, pois, maïs doux, radis, laitue…

Cultures associées

On associe les légumes entre eux, ainsi que des fleurs. Attention, certaines associations sont issues d’un savoir empirique et pas toujours démontrées scientifiquement… Parmi les plus appliquées, quelques exemples :

  • Carottes et oignons : les oignons éloignent la mouche de la carotte.
  • MILPA : “Maïs + haricots grimpants +curcubitacées” pour optimiser l’espace et utiliser les maïs comme tuteurs pour les haricots (attention, ça marche bien dans le sud de la France, mais en Bretagne souvent les maïs sont encore trop petits en Juin quand les haricots grandissent… il faut alors préparer des semis de maïs en amont pour pendre l’avance!).
  • Tomates et tagètes (oeillets d’Inde) : effet répulsif sur les nématodes, petits vers qui mangent les racinces des tomates.
  • Capucines : comme plante-martyre en bordure de potager pour attirer les pucerons.

Pour les + curieux

Source: Tableau proposé par les magasins Point Vert
Extrait du livre “Produire tous ses légumes, toute l’année” aux Editions Terre Vivante
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