Protéger les plants et les semis

De manière générale, favorisez la biodiversité autour de votre potager pour attirer les prédateurs des campagnols, limaces, pucerons… Planter des arbres et des haies autour. Faites des tas de grosses pierres pour les crapauds, des tas de bois pour les carabes. Et si l’espace vous le permet, semer/planter plus que vous n’en consommerez en prévoyant qu’une part nourrira certainement tous vos petits voisins!

Faire ses semis de pois en pleine terre

Campagnols (rats taupiers)

Certainement le principal problème des potager paillés sans travail de la terre… Si le tunnel sous la taupinière n’est pas vertical, vous avez bien affaire à des campagnols et non à des taupes. Pour rappel, les taupes sont insectivores, elles ne s’attaquent pas à vos plantes. Elles peuvent déranger un peu cependant en creusant juste sous vos semis et plants. Mais de manière générale, voyez-les plutôt comme des amies qui aident à aérer le sol et à pouvoir récupérer de la terre facilement pour vos semis.

Pour limiter les campagnols au potager :

  • Humidifier le sol avant de pailler : y aller généreusement à l’arrosoir, ces petites bêtes n’aiment pas les lieux trop humides.
  • Les déranger un maximum : en ramassant la terre de leurs taupinières, en mettant des coups de grelinette pour détruire leurs galeries, en favorisant la biodiversité et les prédateurs (haies, arbres…), en plantant des euphorbes (Euphorbia lathyris) à la lisière du potager (leur odeur serait répulsive), dépailler le potager au printemps pour réchauffer le sol plus rapidement et détruire leurs galeries.
  • Installer des pièges (type TopCat) : le faire régulièrement de manière préventive. Il faut pour cela réussir à repérer des galeries actuellement empruntées par ceux-ci.
  • Mettre du tourteau de Ricin : à placer dans une de leurs galeries. C’est assez radical, mais attention c’est très toxique (pour les autres animaux aussi)!
  • Mettre du grillage au fond des bacs de culture : maille assez fine 12 ou 16cm², en particulier sous les artichauts, ils en raffolent.

Reconnaître les taupinières de campagnols terrestres :

Installer un piège à campagnol :

Limaces

Certaines plantes potagères sont adorées par les limaces (en particulier les laitues, petits pois, choux…). Ce qui n’est d’ailleurs pas le cas des aromatiques, solanacées (tomates, pommes de terre, aubergine, poivron…), allium (poireaux, oignons, ail…)…
Oubliez les coquilles d’œuf, le marc de café, la cendre… Voici quelques astuces qui fonctionnent mieux :

  • Dépailler au printemps : pour que le sol se réchauffent et limiter les cachettes possibles pour les limaces (re-pailler ensuite en été). Pailler plutôt avec du miscanthus : apparemment elles n’aiment pas trop ça !
  • Bouteilles en plastique : coupez le fond et mettez-les autour de vos jeunes plants pour les protéger (goulot vers le haut). En plus ça fait des mini-serres, idéal pour la croissance des plants.
  • Compost de surface à froid : les limaces préfèrent les végétaux affaiblis ou en décomposition à ceux en bonne santé, mettez vos déchets organiques au fur et à mesure directement dans le potager pour les détourner de vos jeunes plants.
  • Pulvériser une fermentation : mixez et laissez fermenter pendant 10 jours dans 1L d’eau “10 têtes d’ail, bcp de gingembre et piment fort”, puis diluez 10% pour pulvériser sur et autour de vos plants (surtout pour les petits pois!). Il faudra pulvériser régulièrement, surtout si il pleut. Cela fait un puissant répulsif anti-limaces, mais aussi anti-oiseaux, campagnols, etc… Il paraît que c’est une recette indienne!
  • Planches de bois : mettez-en dans vos allées et aux abords du potager, retournez-les chaque matin pour collecter facilement les limaces… à envoyer dans le champs d’à côté ou à offrir à vos gourmandes volailles.
  • Carrés de planches avec des rails de placo en U inversé : à construire vous-même et installer autour de vos semis / jeunes plants.
  • Granulés de Ferramol : solution la plus radicale si vraiment tous les autres ne fonctionnent pas, il s’agit d’un appât relativement naturel constitué d’un concentré de phosphate de fer (qui se transforment ensuite en aliment pour vos plantes). Les limaces seront déshydratés par leur ingestions et alors incapables de fabriquer leur mucus. À noter que vos récoltes seront consommables sans traitement ou nettoyage spécifique.
  • Canards coureurs indiens (ou poules) : laissez-les gambader dans votre potager au printemps juste avant de planter / repiquer vos plants (généralement fin Mai après les Saints de Glace), la population de limaces devraient fortement chuter !
    • Avantages : il ne grattent pas le sol comme les poules, ils mangent peu de végétaux (exception des jeunes laitues, feuilles de navet, radis, fraises), on peut manger leurs œufs (150 œufs/an par femelle), certains mangent les larves de doryphores et piérides du choux, ils sont simple à clôturer (80 cm suffisent), très peu bruyants, entretiennent la mare (en mangeant le faux cresson et les lentilles d’eau par exemple)… et bien rigolos !
    • Inconvénients : ils peuvent se faire manger par les renards si ils dorment dehors (et ne rentrent pas tout seul dans un abris comme les poules ou si il n’y a pas un grand étang avec un petit îlot au milieu), il faut changer l’eau régulièrement pour les abreuver, avoir une mare pour qu’ils soient heureux et se reproduisent, compléter leur alimentation (avec du blé en hiver notamment), ils peuvent abimer tout de même certaines cultures (jeunes haricots, laitues, radis, choux, navets, carottes, épinards, fraises…) de tellement grands chasseurs qu’ils risquent de déséquilibrer la biodiversité (et il faut donc prévoir des zones refuges non accessibles aux canards), les cannes peuvent être un peu bruyantes le matin (ça peut déranger les voisins). Aussi, si les cannes couvent, c’est justement au début du printemps… et elles passent alors tout leur temps sur leur nid et ne sont pas présentes au potager pour manger les limaces à l’époque où on en aurait le plus besoin !
    • Pour en savoir plus sur leur reproduction : voir cette vidéo.

Tour d’horizon très complet d’Olivier :

Élevez des canards “coureur indien” :

Construisez des carrés de planches avec rails de placo en U :

Bouteilles en plastique pour protéger les jeunes plants :

Oiseaux

Les oiseaux viennent gratter sol du potager car ils sont friands en particulier des vers épigés qu’ils trouvent en surface, mais aussi des fruits (dont les fraises). Par dessus les semis délicats (carottes, panais, oignons, poireaux…) :

  • Mettre des branches
  • Tirer un filet
  • Fabriquer un cadre de bois avec grillage fin

Lapins

  • Clôturer le potager : utilisez du grillage à poules sur une hauteur d’au moins 80 cm hors-sol et enfouissez-le sur 30 cm de profondeur.

Pucerons

  • Ne rien faire : ils disparaissent plus ou moins vite sans dégâts réels.
  • Cultiver des plantes martyres autour du potager : elles attireront les pucerons ainsi que leurs prédateurs (larves de coccinelles, syrphes) : capucine, chardons bleus (Eryngium), rosiers, chèvrefeuilles, sureau, fenouil en fleurs, fèves, rumex, chénopodes, ambroisie…

Piéride du choux, artistes des radis

  • Mettre un voile

Grêle

  • Mettre un voile : en Mars sur les salades ou autres légumes déjà plantés

Quelques adventices rebelles

Certaines plantes vivaces particulièrement résilientes sont capables de continuer à pousser malgré notre épaisse couche de foin. Voyons comment s’en débarrasser :

  • Arracher les vivaces avec leurs organes de réserve : rhizomes (liseron, chiendent, ortie dioïque…), bulbes (crocus, ail, jacinthe, tulipe…), racines charnues (pissenlit, plantain, rumex, chardon…). Si on prend le soin, durant les premières années, de les arracher complètement, elles devront repartir du stades de graines et seront alors bloquées par la suite.
  • Mettre une boite métallique (conserve) sur le rejet : celui-ci tournera désespérément en rond et finira par s’épuiser.
  • Laissez-les couvrir le sol : certaines plantes tapissantes peuvent apparaître en fin d’été là où la couche de foin se sera amincie (mouron des oiseaux, Véronique de Perse, cardamine, oxalis corniculé, potentille rampante, lierre terrestre…). Elles participent à nourrir et maintenir le sol envie entre deux cultures, tels des engrais vertes. Elles seront étouffées à nouveau à l’automne lors de votre prochain paillage. Laissez-les tranquilles !
Retour en haut